police géométrique inspiré par les enseignes de magasins en 4 styles
Anisette a germé comme un moyen de tester quelques idées de dessins. Elle a commencé avec une construction de lignes simples (pas de contours comme d'habitude) qui peut être facilement étendue et condensée dans sa largeur dans Illustrator. Par la suite, ce principe de largeurs multiples et de graisses extrêmes a permis à Jean François Porchez de mieux comprendre les limites associées à l'utilisation de MultipleMaster pour créer des graisses intermédiaires police .
Anisette, construit autour de l'idée de capitales à deux largeurs, peut être décrit comme un caractère géométrique sans empattement influencé par les années 30 et le mouvement Art déco. Son dessin s'appuie sur de multiples sources, de Banjo aux affiches de Cassandre, mais surtout sur le lettrage de Paul Iribe. En France, à cette époque, l'esprit Art déco est surtout celui des capitales. Gérard Blanchard a signalé à Jean François que les caractères Art nouveau dessinés par Bellery-Desfontaines figuraient avant le Banjo avec ce principe de majuscules à deux largeurs. La complémentarité entre les deux caractères réside dans ces capitales larges mêlées à des capitales étroites pour l'Anisette tandis que l'Anisette Petite - dans sa dernière version - propose des capitales aux proportions carrées, intermédiaires entre les deux autres jeux. Bien entendu, l'Anisette Petite polices comprend également des minuscules.
Anisette Petite, un police géométrique inspiré des enseignes de magasins en 4 styles
Ainsi, lorsque Jean François Porchez a décidé de créer des minuscules, l'histoire s'est compliquée. Ses références stylistiques ne pouvaient plus se limiter à la période Art-déco française mais aux enseignes de magasins présentes dans nos villes tout au long du vingtième siècle. Ces enseignes, ces lettrages ne sont pas les caractères typiques des fonderies. Tout simplement parce que les influences de ces lettres peintes sont différentes, pas directement liées aux racines de la fonderie qui suivent généralement l'histoire de la typographie. Le résultat est une palette de formes légèrement étranges, sans suivre strictement les principes géométriques, mécaniques et historiques tels qu'ils apparaissent typiquement dans les caractères commercialisés par les fonderies. Par exemple, l'Anisette Petite r commence par une sorte d'apex petit et visible qu'on ne retrouve pas sur d'autres glyphs similaires comme le n ou le m, mais qui est présent à la fin du l et du y. La fameuse boucle du g est en fait inspirée des écritures de la chancellerie, ce qui n'a rien à voir avec le lettrage. Le but est bien sûr de mélanger des formes sans rapport direct, afin de célébrer comme il se doit cet esprit des lettres. C'est pourquoi le e se termine presque à l'horizontale comme les Rotis - et le a supérieur qui doit logiquement suivre ce principe et est dessiné plus rond-courbe. Ce choix bizarre a paru si étrange à son concepteur qu'il a fait part de ses doutes et demandé conseil à Jeremy Tankard qui s'est tout de suite montré rassurant : "Bizarrement, votre nouveau top a est très bien, il apporte de la rondeur au caractère, quand le précédent pousse vers l'Anisette Petite à l'austérité non désirée."
L'Anisette Petite, depuis ses débuts, est un mélange de formes incohérentes mais charmantes.
Anisette, un caractère Art Déco
Anisette Petite
Club des directeurs artistiques, 46e palmarès
Bukva:raz 2001
Anisette® Std Petite
est une marque déposée de Typofonderie.