Ampoules
Par Allan Haley
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Les dessinateurs de caractères doivent emprunter un chemin étroit dans leur travail. Les formes définies des lettres de notre alphabet laissent peu de place à l'expression personnelle, ce qui limite la créativité d'un créateur lorsqu'il s'agit de dessiner des formes de lettres individuelles. Il y a des exceptions : l'esperluette, par exemple, a la réputation bien méritée d'être l'un de nos caractères les plus fantaisistes, et aussi l'un des plus amusants à dessiner !
Comme de nombreuses lettres de notre alphabet actuel, l'esperluette est probablement née d'une commodité. Le mot latin et (qui signifie "et") a d'abord été écrit en deux lettres distinctes, mais au fil du temps, le "e" et le "t" ont été combinés en une sorte de ligature. Une fois que l'esperluette a été acceptée comme caractère unique, l'art a pris le dessus et un dessin plus fluide a vu le jour. L'invention de l'esperluette est généralement attribuée à Marcus Tiro, qui l'a incluse dans un système d'écriture sténographique qu'il a conçu en 63 av.
Lorsque les scribes de Charlemagne ont mis au point la minuscule carolingienne, vers 775, la ligature "et" faisait déjà partie de leur répertoire. Elle l'est restée jusqu'à l'invention de l'imprimerie au XVe siècle, lorsque l'esperluette a été adoptée, avec enthousiasme, par les premiers typographes. Par exemple, l'Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna , imprimée par Alde Manuce en 1499, utilise vingt-cinq esperluettes sur une seule page. Pourquoi un tel usage de l'esperluette ? Les premiers imprimeurs voulaient maintenir leur travail dans la tradition des manuscrits enluminés à la main. Et, comme nous, ils considéraient l'esperluette comme un caractère particulièrement beau et aimaient l'utiliser pour ses qualités esthétiques.
Le mot "esperluette" est une altération de l'expression "et, per se and" (c'est-à-dire : "et by itself [means] and"), qui s'est corrompue en "and, per se and", et enfin, esperluette.